Les papillons sont des créatures exigeantes! La plupart des espèces recherchent des conditions bien spécifiques avant de s’établir et de se reproduire. Au Jardin, nous avons démontré qu’en créant des habitats variés répondant à ces conditions, il est possible d’attirer une foule d’espèces, et de les convaincre de rester!
En 1991, le Jardin n’était que de grandes étendues de gazon bien entretenu qui n’intéressaient guère les papillons. Huit espèces furent observées cette année-là. Il y avait tout d’abord des espèces courantes telles la piéride du chou et le croissant nordique dont les larves (les chenilles) se nourrissent d’une grande variété de plantes communes et de mauvaises herbes. Il y avait aussi des espèces migratoires qui ne faisaient que passer, comme le polygone à queue violacée et la vanesse de Virginie.
Puis nous avons laissé l’herbe pousser, nous avons permis à certaines plantes indésirables telles l’asclépiade commune et des orties de se propager; ainsi, nous offrions une bonne variété plantes à grignoter aux chenilles. Pour les papillons, nous avons planté des plantes à fleurs riches en nectar comme des marguerites, des asters et du trèfle. Nous avons maintenant observé 46 espèces de papillons et chaque année, ce chiffre grandit.
Nous vous invitons à nous faire part de vos observations en appelant le (613) 234-6767. Il y a en effet encore quelques espèces qui pourraient venir s’établir ici ou s’arrêter lors de la migration. Il est également toujours possible qu’une espèce d’une autre région s’éloigne de son trajet habituel et qu’elle nous rende visite.
Le Jardin comprend plusieurs habitats qui ont pour but d’attirer la faune, dont les papillons. Ces habitats représentent les grands écosystèmes typiques de la région d’Ottawa et sont aménagés pour satisfaire aux besoins spécifiques de plusieurs espèces.
Le pré des papillons
Afin de transformer un carré de pelouse en paradis pour papillons, nous avons labouré le sol pour y semer 100 espèces de fleurs sauvages et de plantes ornementales. Nous avons choisi des plantes qui fournissent du nectar aux papillons et à d’autres insectes, et de la nourriture pour les larves.
Le papillon du céleri est devenu l’un de nos visiteurs les plus communs. C’est un joli papillon noir et jaune; vous verrez peut-être une femelle pondre ses oeufs sur des feuilles de carotte sauvage. On y rencontre également des coliades du trèfle et, plus rarement, des coliades de la luzerne qui viennent savourer le trèfle et la luzerne que nous avons plantés.
On peut aussi fréquemment y voir la larve du bleu portequeue de l’Est, qui était dans le passé rarement vu dans la région d’Ottawa.
Les herbages
Les graminées que nous avons laissé pousser ont rapidement attiré les papillons qui vivent dans ce genre d’habitat. Ce fut premièrement les petites hespéries orangées comme l’hespérie des graminées et l’hespérie mystique. On peut toujours les voir s’élancer parmi les longues herbes où leurs larves se nourrissent.
En 1993, on a noté la présence de satyres fauves qui depuis, sont devenus de plus en plus nombreux.
Les bouquets d’asclépiade commune que l’on retrouve un peu partout au Jardin sont utiles à plusieurs espèces. Vous aurez peutêtre la chance de voir un monarque femelle pondre un oeuf sur le dessous des feuilles. Un autre grand papillon orange, l’argynne cybèle, aime bien le nectar des fleurs d’asclépiade; celui-ci a cependant des taches argentées sous les ailes.
Depuis 1996, le bleu argenté est l’un des papillons les plus communs en juin; ses chenilles se nourrissent des feuilles de vesce qui pousse un peu partout parmi les graminées.
Le boisé
Dans le coin sud-est du Jardin, on retrouve notre boisé mature, composé surtout de chênes et de frênes. Un grand nombre de chenilles se nourrissent des feuilles de ces arbres. À l’orée du boisé, il est aussi possible de voir un amiral aux ailes foncées à points bleus et bandes blanches. Le polygone à queue violacée et le polygone virgule préfèrent se percher sur le tronc ou sur les branches des arbres; comme leurs ailes ont une marge grossièrement découpée et un dessous sombre, ces papillons ressemblent à une feuille morte qui échappe à l’attention des prédateurs.
Le porte-queue à bandes brisées est un papillon que nous avons seulement vu quelques fois au Jardin. Il est petit, brun et gris. Ses larves se nourrissent probablement des feuilles de chêne ou de frêne; les adultes aiment bien l’asclépiade commune.
L’étang aux amphibiens
Nous avons créé l’étang en construisant un barrage sur le petit ruisseau qui s’écoulait dans le ravin. Ce faisant, nous avons attiré une espèce de papillon qui dépend de zones humides pour survivre.
C’est en fait le plus petit papillon de la région, l’hespérie délicate. Elle se nourrit d’herbes qui poussent en terrain humide; elle est probablement venue du Canal Rideau où elle a souvent été observée. Dans la région, on retrouve d’autres espèces d’hespéries qui se nourrissent de carex; peut-être les carex autour de l’étang sauront-ils les attirer!
Le ravin
Le ravin boisé qui traverse le Jardin permet aux papillons de passer l’hiver à l’abri des grands vents. Vous aurez peut-être la chance d’y rencontrer trois des espèces qui passent l’hiver à l’état adulte : le morio, aux ailes mauves et jaunes, ainsi que la grande et la petite vanesse. Quand ils sont adultes, ces papillons ne se nourrissent pas de fleurs mais de la sève des arbres ou de fruits en décomposition.
Le jardin faunique derrière le Centre d’interprétation
Comme on retrouve plusieurs habitats différents dans notre jardin faunique, il est possible d’y apercevoir plusieurs espèces de papillons. On peut d’ailleurs y rencontrer de grands papillons tels l’argynne de l’Atlantide et la belle dame.
En 1997, nous y avons même aperçu un papillon tigré du Canada et le plus grand des hespériidae de la région, l’hespérie à taches argentées. Des plantes telles que les échinacées, les bergamotes, les asters et les eupatoires maculées sont de très bonnes sources de nectar qui attirent tous ces papillons.
Liste cumulative des espèces
Voici une liste des papillons qui ont été observés au Jardin depuis 1991. Dans les parenthèses, nous avons indiqué en quelle année l’espèce a été vue pour la première fois. Pour savoir à quel temps de l’année ces papillons sont communs, nous vous invitons à consulter le dépliant Checklist of the Butterflies of the Ottawa District; il est possible de se le procurer au Centre d’interprétation du Jardin ou directement du Club des naturalistes d’Ottawa.
*L’astérisque indique que cette espèce a déjà pondu ses oeufs sur des plantes ici au Jardin.
Espèce | Année trouvé au Jardin écologique Fletcher | |
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Hesperiidae |
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2009 | |
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1997 | |
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1998 | |
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1995 | |
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1991 | |
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1998 | |
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2002 | |
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1993 | |
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2007 | |
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1996 | |
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2000 | |
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Papilionidae |
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1992 | |
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2012 | |
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1997 | |
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Pieridae |
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1991 | |
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1992 | |
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1994 | |
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Lycaenidae |
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1999 | |
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2003 | |
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1996 | |
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2000 | |
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1991 | |
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1993 | |
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1996 | |
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Nymphalidae |
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2008 | |
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1995 | |
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1996 | |
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2011 | |
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1991 | |
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1991 | |
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1991 | |
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1995 | |
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1991 | |
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1996 | |
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1991 | |
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1992 | |
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1992 | |
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2012 | |
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1996 | |
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1994 | |
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2008 | |
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1999 | |
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1993 | |
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1998 | |
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Danaidae |
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1992 |
Plus amples renseignements
- Checklist of the Butterflies of the Ottawa District (en anglais), y compris les périodes de vol
- Les Papillons du Canada sur le site web du Système canadien d’information sur la biodiversité – photos, descriptions, répartitions géographiques, habitats et plus
- North American Butterfly Association – checklist of North American butterflies
- Butterflies and moths of North America – occurrence maps, species accounts, checklists, and photographs
- Papillons du nord et du sud.